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Dans les coulisses d'Innovation maritime

Shape 3 septembre 2020

Auteur : Article réalisé par CScience IA
Consulter l’article original : https://www.cscience.ca/2020/0...

Innovation maritime (IMAR) est un centre de recherche appliquée situé à quelques mètres seulement de la Promenade de la Mer, à Rimouski. Affilié à l’Institut maritime du Québec (IMQ), il fait partie, depuis 2002, des 59 centres de recherche membres de Synchronex. L’IA est de plus en plus utilisée pour optimiser les opérations maritimes. C’est pourquoi CScience IA a voulu s’entretenir avec Sylvain Lafrance, son directeur général. En exclusivité, tour d’horizon de quelques projets en intelligence artificielle de ce centre à l’avant-garde des technologies.


Depuis sa création en 2001, Innovation maritime compte quelques 400 projets de recherche appliquée à son actif. La mission de ce CCTT : contribuer au développement du secteur et stimuler l’écosystème par le biais de l’innovation.

« On a été retenu pour être une porte d’entrée de l’IA dans notre secteur. À l’origine, l’organisation avait été créée pour documenter le trafic maritime. Avec les années, nous avons occupé d’autres champs de recherche. Nous sommes toujours très présents dans tout ce qui est navigation et transport maritime, mais également la sûreté et sécurité maritime, la plongée professionnelle, les technologies environnementales et l’ingénierie. Nous avons également un volet intelligence maritime. Cela concerne notamment tous les logiciels sur mesure qu’on développe pour optimiser le transport et améliorer la sécurité à la navigation », nous souligne Sylvain Lafrance.

UN PROJET DE PILOTAGE INTELLIGENT

Rimouski est un pôle d’excellence en expertise maritime situé à un carrefour stratégique entre fleuve et océan. Depuis avril, l’équipe d’Innovation maritime planche sur plusieurs projets. Parmi lesquels celui de “pilotage intelligent”. Il s’agit de la création d’une application logicielle en collaboration avec le Port de Montréal, le Port de Trois-Rivières et l’Administration de pilotage des Laurentides. FedNav et le groupe CSL, deux armateurs majeurs au Québec, sont impliqués dans le dispositif. Des chercheurs en logistique de l’UQTR et de l’Université Laval font également partie de l’aventure. Le projet, prévu sur deux ans, bénéficie d’un financement du Réseau Québec maritime.

« Lorsqu’un navire arrive dans le golfe du Saint-Laurent, s’il souhaite se rendre à Trois-Rivières ou à Montréal, il doit fournir des informations. Notamment l’embarquement d’un pilote, sa cargaison, sa position ou encore son heure prévue d’arrivée à destination. Depuis 20 ans, nous avons accumulé une énorme base de données relatives aux mouvements des navires. On essaie donc de voir avec l’IA si on peut planifier les déplacements de manière optimale pour éviter ou diminuer des coûts par exemple de pilotage, de remorquage, ou encore de temps au mouillage. L’objectif c’est d’arriver à développer un logiciel qui serait capable d’informer les armateurs sur le transit optimal pour arriver à destination, et ce, tout en réduisant les coûts de consommation de carburant. Ce qui diminue énormément l’empreinte environnementale des déplacements », explique le directeur général d’Innovation maritime.

Une meilleure utilisation des bases de données permettrait de diminuer les coûts des transits des navires et d’améliorer aussi la sécurité.

L’IA POUR PLUS DE SÉCURITÉ

« À certains endroits sur le Saint-Laurent, les navires à fort tonnage, doivent parfois profiter des hautes marées pour passer. Il faut donc être capable d’avoir une bonne prévision des niveaux d’eau à ces endroits critiques. On essaie de voir avec l’IA si on est en mesure, avec des approches en apprentissage profond, de regarder tout l’historique des données de ces niveaux. Puis, on les compare avec les observations réelles, la météo, la pluviométrie. Ensuite, on essaie de voir si on est capable d’améliorer le modèle de prédiction. Une telle approche permettrait d’optimiser les fenêtres de passage des bateaux dans les zones les plus contraignantes. Chaque centimètre qu’on va chercher en précision est d’une grande importance pour la sécurité », poursuit-il.

Pour le moment, Innovation maritime n’a pas engagé de collaboration formelle avec un autre CCTT autour de l’intelligence artificielle. Mais, c’est le cas dans d’autres domaines. « Actuellement, on travaille avec le CIMMI à la conception d’un studio maritime 3D. On souhaite reconstituer le Saint-Laurent entre Montréal et Québec. L’objectif: intégrer des données réelles historiques de transits (vitesse, cap des navires, bathymétrie, courants, etc..). Cela permettrait de créer et de reproduire virtuellement des incidents maritimes pour la formation et la prévention. On souhaite avec ce studio développer l’apprentissage pour éviter d’autres incidents. Même s’ils sont relativement peu fréquents sur le fleuve », conclut Sylvain Lafrance.


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