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Juno Technologies innove pour la santé des femmes

Shape 4 mars 2024
Cet article a été rédigé par Le Devoir. Pour consulter l'article original : Le Devoir | Juno Technologies innove pour la santé des femmes

Entre l’euphorie du moment « eurêka ! » et le lancement d’un nouveau produit technologique sur le marché, le chemin peut paraître incertain, voire impraticable pour bien des entrepreneurs. Mais avec les bons partenaires, créer un nouveau produit peut être une aventure grisante de bout en bout, avec la conquête du marché convoité à l’arrivée. Nanette Sene, PDG et cofondatrice de Juno Technologies, vous dira qu’avoir une bonne idée et savoir s’entourer sont les clés pour réussir.

Diplômée à la maîtrise en génie industriel de Polytechnique Montréal, Nanette Sene avait cette idée de développer une option de remplacement aux médicaments pour soulager les douleurs menstruelles. Toutes ses recherches ont confirmé son intuition : il n’en existait aucune.

Il s’agit pourtant d’un problème qui affecte 80 % des femmes dans le monde. « La médication est souvent inefficace et, pour les femmes qui ne veulent ou ne peuvent pas prendre les médicaments habituellement prescrits, il n’y avait pas d’autre solution », explique-t-elle. Ce constat établi, elle décide il y a un peu plus de deux ans de « trouver quelque chose ».

Convaincue du potentiel commercial d’une invention qui comblerait ce vide, elle a rapidement pris la mesure du travail qui l’attendait. « C’était beaucoup pour une seule personne, mais je savais exactement qui je devais approcher pour m’épauler : ma cofondatrice Lynn Doughane. Non seulement elle avait une formation semblable à la mienne, mais elle connaissait bien les frustrations liées à l’absence de solution non médicamenteuse pour soulager les douleurs menstruelles », raconte Mme Sene. Les deux partenaires fondent Juno Technologies et se mettent au boulot aussitôt.

De l’idée au prototype

Pour passer à la phase de développement d’un prototype, il faut avoir suivi une démarche rigoureuse. Il est impératif de s’assurer qu’il y a effectivement un besoin pour le produit et de pouvoir démontrer sa faisabilité.

« Quand Nanette et Lynn sont venues nous voir avec leur projet d’affaires, nous avons été emballés par toutes les retombées potentielles de leur solution, qui viendrait en aide à un nombre significatif de femmes, affirme Benoît Routhier, directeur général du Centre d’innovation en microélectronique du Québec (CIMEQ), membre de l’escouade numérique du Réseau des CCTT. Leur documentation était solide et travailler sur la santé féminine nous permettait d’élargir notre champ d’expertise. Nous savions aussi que ce projet innovant auprès d’une PME en démarrage motiverait grandement notre équipe professionnelle, tant du côté technique qu’en ingénierie. »

L’objectif étant de créer un dispositif portable combinant la chaleur et la microélectronique; les défis de miniaturisation et de design allaient être au cœur de la conceptualisation. « À cela se sont ajoutés les défis financiers, car avec ce type de projet, il faut absolument arriver à un coût unitaire viable pour la commercialisation », poursuit-il.

Avant de lancer la phase de prototypage proprement dite, l’équipe du CIMEQ, qui connaît bien les rouages du financement en recherche et développement, a été d’une aide précieuse pour les deux jeunes entrepreneures. « Non seulement les experts du CIMEQ nous ont évité de longs détours, mais leur capacité à transmettre leurs connaissances et le programme Mon succès numérique nous ont permis de construire notre propre expertise, ce qui nous sera très utile pour la suite », précise Nanette Sene.

Le vent dans les voiles

La commercialisation des produits de santé compte parmi les plus exigeants types de commercialisation pour les entrepreneurs. Il faudra donc attendre 2025 pour pouvoir se procurer le dispositif de soulagement des douleurs menstruelles créé par Mmes Sene et Doughane. Le processus d’approbation, tant du côté de Santé Canada que du côté de la Food and Drug Administration (FDA), prend plusieurs mois et pourrait nécessiter de retourner aux planches à dessin pour les derniers ajustements.

D’ici là, la liste des précommandes s’allonge à un rythme soutenu, en même temps que les deux entrepreneures accumulent les honneurs. Juno Technologies vient tout juste de remporter le prix Jeune entreprise de l’année – Banque Nationale du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec. Ce prix, qui salue le travail de jeunes entreprises innovantes possédant une dimension sociale et ayant une forte démarche de développement des affaires, est le plus récent d’une liste impressionnante de récompenses québécoises et canadiennes obtenues par l’entreprise émergente.

LE RÉSEAU DES CCTT – SYNCHRONEX, PARTENAIRE D’INNOVATION

Le CIMEQ, CCTT en microélectronique, est l’un des membres du Réseau des CCTT, le Réseau des centres collégiaux de transfert de technologies et de pratiques sociales novatrices (CCTT), aussi connu sous le nom Synchronex. Le réseau compte 59 centres d’innovation et de recherche appliquée, rassemblant 2400 experts et expertes qui œuvrent au développement socioéconomique du Québec. Du soutien à la recherche de financement en passant par la livraison du prototype, leur savoir-faire contribue au dynamisme économique du Québec, avec 6000 entreprises et organisations accompagnées chaque année.

En plus des services d’aide technique et de recherche appliquée, les CCTT offrent aux jeunes pousses de partout au Québec une expertise de pointe pour concrétiser leur projet d’affaires. Avec le programme Mon succès numérique, les experts du réseau accompagnent par ailleurs les entreprises dans leur virage numérique. Quant à l’escouade numérique, elle regroupe plusieurs CCTT aux expertises complémentaires afin de soutenir les entrepreneurs dans la réalisation de projets complexes de transformation numérique.

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