La transition sera énergétique ou ne sera pas
Cet article a été rédigé par Québec science. Pour consulter l'article original : La transition sera énergétique ou ne sera pas
L’Escouade énergie propose depuis 2018 une offre de service commune pour faciliter la transition énergétique au Québec.
Pour que le Québec atteigne ses cibles de réduction de gaz à effet de serre (GES), la province doit décarboner sa consommation d’énergie. Tout un défi : seulement la moitié de cette dernière est assurée par des électrons verts, gracieuseté de notre réussite en hydroélectricité. L’autre moitié provient quant à elle de combustibles fossiles polluants et non renouvelables, comme le pétrole. Ces derniers sont fort commodes, notamment dans le transport des personnes – ils fournissent beaucoup d’énergie rapidement en plus d’être faciles à stocker, même en hiver.
« La transition énergétique est un véritable défi de société, car il faut embrasser large »,
explique Frédéric Côté, président de l’Escouade énergie, le regroupement des centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) en transition énergétique. Électrification des transports, création de nouvelles capacités de production éolienne et solaire, mise en place de symbioses industrielles dans un esprit de circularité… Les chantiers à accomplir sont presque aussi nombreux que les expertises concentrées au sein de cette alliance de 21 membres du Réseau des CCTT – Synchronex.
« L’union fait la force, affirme celui qui est aussi directeur général du CCTT Nergica, spécialisé en énergie renouvelable. Lorsqu’on cogne à notre porte, on s’adresse à un réseau d’une soixantaine de chercheurs et chercheuses aux expertises variées. »
Cette force de frappe représente un réel atout dans un contexte où se multiplient les annonces visant à faire du Québec le premier État carboneutre en Amérique du Nord.
« Nous avons par exemple organisé le Sommet sur les batteries du futur et l’hydrogène vert en mai dernier pour soutenir le développement accéléré de ces filières. »
Un projet collectif
Si la transition énergétique implique une dimension technique importante, elle comprend aussi un volet social et culturel non négligeable. C’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi l’Escouade énergie compte parmi ses rangs des CCTT spécialisés en pratiques sociales novatrices, comme le Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté.
« Pensons entre autres à la formation de la main-d’œuvre : des milliers de travailleurs et travailleuses devront se requalifier pour utiliser les technologies de demain, illustre Frédéric Côté. Il faut être en mesure de les accompagner le moment venu. »
Il faut aussi s’assurer que les Québécois et Québécoises sont prêts à suivre le rythme des transformations requises. Leurs habitudes seront assurément bousculées dans les années à venir, et pas seulement en ce qui a trait à l’heure de démarrage de leur lave-vaisselle. « Conserver nos acquis sociétaux tout en changeant radicalement la manière dont on produit, distribue et consomme l’énergie demandera la collaboration de l’ensemble de la population, indique l’expert, qui se veut néanmoins rassurant. Quelle période excitante ! »