Leyla Hippeau-Dufour : foncer, innover, transformer
Il y a des gens qui avancent prudemment, qui pèsent le pour et le contre, qui réfléchissent longtemps avant de se lancer. Et puis, il y a Leyla Hippeau-Dufour.
Cette étudiante en Technologie du génie physique au Cégep de La Pocatière, employée chez Solutions Novika depuis trois ans, future ingénieure électrique et entrepreneure en devenir, avance avec une énergie débordante et une confiance tranquille. Elle n’a pas peur d’oser, de poser des questions ni de foncer tête première dans un défi. Sa passion ? Tout comprendre. Tout expérimenter. Et surtout, tout améliorer.
De la boîte à savon à la recherche appliquée
Si elle est aujourd’hui plongée dans l’électronique, la physique et l’innovation, c’est en grande partie grâce à son père.
« Il a toujours été un patenteux. Son atelier était juste à côté de la maison et je passais mon temps à l’observer, à poser des questions et à essayer moi-même. »
Dès son plus jeune âge, elle manie le marteau, assemble des pièces, construit des meubles, et surtout, comprend que derrière chaque objet, il y a un raisonnement.
« On a monté une boîte à savon, fabriqué des meubles… et même essayé de construire un avion télécommandé… ça m’a donné le goût d’apprendre. »
Un peu plus tard, son père l’emmène visiter une expo des métiers et la perd de vue pendant plusieurs heures.
« Il savait très bien où me retrouver : j’étais collée devant le kiosque de technologie, en train de regarder des étudiants souder des PCB qui s’illuminaient ou programmer des robots. »
Ce jour-là, quelque chose s’ancre en elle. La mécanique, l’électronique, la programmation… c’est ce qui l’allume.
L’ingénierie ou la criminologie ? Un choix entre le cerveau et la logique
Avant de se lancer dans le génie, Leyla explore une autre voie : la criminologie.
« J’adore analyser comment les gens pensent, essayer de comprendre leur logique… mais en même temps, je passais mon temps à observer mon environnement en mode ingénierie. »
Finalement, la réflexion est simple : elle aime comprendre le monde, mais elle aime encore plus le transformer. Son choix est fait : ce sera la technologie du génie physique.
En explorant les options d’admission, l’Université d’Ottawa lui confirme qu’elle pourrait être acceptée directement après le secondaire, sans passer par le cégep. Mais une opportunité de bourse lui échappe, et plutôt que d’attendre ou de revoir ses plans, elle choisit d’aller droit au but : le programme de Technologie du génie physique à La Pocatière lui permettrait d’entrer rapidement dans le concret. Une décision qu’elle ne regrettera jamais. Dès sa première visite du campus, elle sait qu’elle est au bon endroit.
« J’avais le menton à terre. Les profs étaient accessibles, la communauté ultra soudée. J’ai senti que j’allais pouvoir m’épanouir ici. »
Solutions Novika : la bonne place au bon moment
C’est à peine arrivée au cégep qu’elle entend parler de Solutions Novika, un CCTT en technologies physiques. L’équipe vient en classe pour parler de ses projets et recruter des stagiaires. Mais il y a un problème : personne dans son groupe n’a de plage horaire libre pour postuler.
Personne… sauf elle. « J’ai levé la main tout de suite. »
Trois ans plus tard, elle est toujours là.
« C’est clairement l’une des meilleures décisions que j’ai prises. »
Pourquoi ? Parce que chez Solutions Novika, on ne traite pas les stagiaires comme des exécutants. Dès le départ, elle est plongée dans des projets concrets, autant sur le terrain que dans l’atelier. Elle touche à tout : conception, prototypage, simulation, programmation. Rapidement, on lui confie des responsabilités.
« Ce que j’adore, c’est qu’on me fait confiance. J’ai une voix, j’ai un vrai rôle, et je peux pousser mes idées. »
Son projet phare ? Un capteur de micro-organismes. Un sujet complexe, normalement réservé aux étudiant·es à la maîtrise ou au doctorat. Pendant plusieurs semaines, elle avale des thèses, décortique des formules, essaie de comprendre chaque détail.
« J’aime comprendre la théorie… mais j’ai vite réalisé que ce que j’aime encore plus, c’est passer à l’action. »
Le déclic de la recherche appliquée
Leyla est fascinée par les systèmes logiques, mais ce qu’elle découvre chez Solutions Novika la frappe de plein fouet : la théorie et la pratique, ça ne marche jamais exactement comme prévu.
« En ingénierie, 1 + 1 ne fait jamais vraiment 2. Ça fait 1,98 ou 2,05, mais jamais 2. »
Cette découverte la conforte dans son envie de poursuivre dans la recherche appliquée. Elle aime chercher, tester, ajuster, réussir et échouer pour mieux comprendre.
Et elle ne compte pas s’arrêter là.
Une ambition claire : améliorer des vies grâce à l’ingénierie
Avec son expérience chez Solutions Novika, elle voit désormais plus grand.
« Je savais que je voulais travailler en biomédical, mais je ne savais pas encore sous quelle forme. »
Aujourd’hui, son objectif est clair : créer sa propre entreprise pour concevoir des prothèses avancées.
« Je veux aider les gens à retrouver des capacités qu’ils ont perdues. Une prothèse, un implant auditif… quelque chose qui améliore réellement leur quotidien. C’est là que je veux aller. »
Elle sait que ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais ce n’est pas un problème. Leyla est une fonceuse.
Prochaine étape : Montréal et l'ÉTS
En septembre, elle entamera son baccalauréat en génie électrique à l’École de technologie supérieure (ÉTS). Un choix stratégique : l’ÉTS est réputée pour sa proximité avec l’industrie et son dynamisme entrepreneurial.
« J’ai foncé pour aller à La Pocatière, je fonce pour aller à Montréal. »
Elle sait que la route sera sinueuse, mais ça ne l’inquiète pas.
« Ce qui compte, c’est d’avancer. Et de rester fidèle à ce qui nous fait triper. »
Et ce qui la fait triper, c’est ça : inventer, tester, comprendre, améliorer.
Avec son énergie, son intelligence et sa détermination, nul doute que Leyla Hippeau-Dufour laissera sa marque dans le monde de la recherche et de l’innovation technologique.