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Mirko Torres Article Visages de la recherches en CCTT 1

Mirko Torres : quand l’environnement est au service des sociétés

Shape 8 mai 2024

Série Visages de la recherche en CCTT
Réseau des CCTT - Synchronex

À la fin de ses études, en 2021, Mirko Torres ne connaissait pas encore l’Institut des communications graphiques et de l’imprimabilité (ICI), un centre collégial de transfert de technologies (CCTT) rattaché au Collège Ahuntsic. En les découvrant, il réalise que ses futurs collègues font beaucoup plus que de l’impression et de la communication graphique, ils développent aussi une expertise en électronique imprimée. Déjà, il s’agissait là d’un domaine qu’il ne maîtrisait pas, mais qui piquait sa curiosité. L’accroche finale? Lors de son entretien d’embauche, on lui explique qu’une toute nouvelle technologie est en voie de développement chez eux et qu’elle promet d’avoir un grand impact positif sur les entreprises du secteur, mais qu’ils ne lanceront pas cette technologie sans s’assurer qu’elle ne générera aucun nouveau déchet. L’équipe de l’ICI recherchait une personne avec une expertise en chimie et une vision en environnement, deux éléments essentiels pour relever ce grand défi. Cette personne, c’était Mirko Torres, l’un des nombreux experts de l’Institut qui collaborent avec les entreprises du secteur.

Bachelier en chimie à l’Université de Montréal, Mirko Torres choisit une spécialisation en chimie environnementale, puis parfait sa formation avec un diplôme d’études supérieures spécialisées (D.E.S.S.) en chimie analytique, industrielle et environnementale. Ce dernier programme d’études se concentre sur les différentes techniques permettant d’acquérir des connaissances de pointes sur le lien entre la chimie et le développement durable. « La chimie environnementale peut être vue de la façon la plus fondamentale, mais aussi du côté environnemental, en considérant, par exemple l’aspect des matières résiduelles. Elle peut aussi être vue du côté de la gestion, en analysant les différents déchets et résidus, etc. C’est un champ d’expertise tellement riche! ».

Pourquoi le secteur environnemental?

Pour lui, se soucier de l'environnement va de soi. C'est une évidence, une responsabilité, comme celle de s’occuper de sa famille.

« J'ai toujours été quelqu'un qui était très intéressé par l'environnement et les changements climatiques, alors quand j’ai réalisé mon baccalauréat en chimie à l’Université de Montréal, ça allait de soi pour moi de me spécialiser en environnement. »

Justement, à cette époque, il réalise l’ampleur de la question environnementale, une question complexe, comprenant de multiples facteurs et à laquelle on ne peut répondre par une seule solution. C’est en travaillant au quotidien à l’ICI, en s’impliquant dans des projets concrets, avec de nouvelles technologies, auprès de gens soucieux des impacts environnementaux, qu’il trouve sa manière à lui de contribuer à la question.

« Face aux défis de l’environnement, l'important, c'est de faire son petit bout. Évidemment, moi, je le fais dans ma vie personnelle, mais […] au travail aussi, j'influence les gens qui sont en train de faire les nouvelles technologies. »

Influencer le visage de l’innovation au Québec

Le premier projet sur lequel il travaille concerne la récupération des déchets générés par la création des plaques flexo. La flexographie est un procédé d'impression, une technique qui combine une plaque à graver souple avec un motif en relief. Il effectue différentes analyses pour regarder la composition des plaques, fait de la recherche littéraire sur le sujet et s’attarde sur une sorte particulière de plaque. Après plusieurs tests en laboratoire, il identifie les déchets majoritaires qu'on y retrouve afin de trouver la manière de les récupérer.

Mirko travaille également sur un projet d’étiquette intelligente. Plus spécifiquement, il s’agit d’une étiquette qui communique des informations en direct à un téléphone mobile et qui réalise des relevés de température, produit des alertes en cas d’incident, ou des imprimés antimicrobiens. Développé pour une grande entreprise ayant des clients à l’international, elle vise à limiter les pertes en s’assurant que la chaîne du froid, pour ses produits, ne soit pas rompue. Une innovation technologique ayant des répercussions directes pour l’entreprise, mais aussi, pour l’environnement. D’ailleurs, c’est là toute l’essence de l’action du CCTT, trouver des solutions oui, mais qui sont applicables et performantes en entreprise.

« Les gens […] font beaucoup d'anxiété par rapport à l’environnement. Évidemment, j'ai toujours cette inquiétude, mais le fait de m’y impliquer, de travailler vers une solution me donne confiance en l’avenir. »

S’épanouir de multiples façons

Pour Mirko Torres, travailler à l’ICI lui donne l’opportunité de se développer au-delà de sa formation et de son expertise scientifique. Chargé de projet, il acquiert, dès le début de son parcours, beaucoup de responsabilités liées à la gestion des divers projets dans leur ensemble.

D’abord, il assume tout l’aspect administratif, comme la rédaction des demandes de subvention, la gestion des budgets, le contrôle de l’échéancier, la rédaction de rapports, etc. Ensuite, il y a tout l’aspect de la relation client. Travailler avec des clients, qui ont des problématiques réelles, gérer leurs attentes, les informer pas à pas de l’évolution du projet, les rassurer, leur vulgariser l’information scientifique, voilà de multiples facettes du poste qui lui ont permis de se développer davantage.

L’ICI emploie aussi beaucoup d’étudiants et dès ses débuts, Mirko se découvre un intérêt pour accompagner les stagiaires lors de leur passage à l’Institut pour des stages de fin d’études. Entretenant de très bonnes relations avec le Collège Ahuntsic, le CCTT accueille des étudiants issus de diverses techniques comme la biotechnologie, les techniques de laboratoire ou la chimie analytique, mais aussi des programmes préuniversitaires comme les sciences naturelles. D’ailleurs ce milieu de stage devient parfois le point de départ d’une belle carrière en CCTT. À preuve, la première stagiaire accompagnée par monsieur Torres est maintenant une employée de l’ICI.

« J'aime bien être avec les jeunes […] parler avec les gens, démontrer, enseigner. Donc, m’occuper des stages étudiants, ça s'est fait peu de façon naturelle. »

Cette dernière expérience lui permet aussi d’aller plus loin dans ces propres apprentissages. De la théorie apprise lors de son passage à l’université, par exemple au niveau de la chimie physique, il apprend concrètement à travailler avec l’équipement de l’ICI, entre autres en accompagnant les étudiants dans leurs projets.

Et plus encore, travailler à l’ICI lui permet de collaborer avec tout le réseau des CCTT; un bassin d’expertises et d’équipements vaste et complémentaire.

« Découvrir les autres CCTT, leurs équipements, leurs expertises, ça a été un des plus grands chocs! Moi, ça me donne foi qu'on va trouver des solutions, qu'on va essayer de s'adapter et faire de meilleurs changements pour l’environnement et l’industrie. »

Une expertise prisée

À travers ses discussions avec ses collègues, les clients et les partenaires, Mirko réalise que l’une des meilleures façons de soutenir l’industrie est de l’aider dans sa transition écologique. Le besoin est réel, les entreprises ont développé leur conscience en ce sens. Principalement, dans le domaine de l’impression conventionnelle, les gens cherchent la meilleure recyclabilité, et la diminution de l’impact environnemental par, entre autres, le bon choix d’encres. Quant à l’électronique imprimée, d’énormes défis existent, tant technologiques qu’environnementaux, en remplaçant l’argent, en trouvant des substrats qui sont recyclables. C’est aussi de changer les idées préconçues. Une idée peut être bonne sur papier, mais perdre son sens au niveau pratique et logistique, le tout dans un contexte où l’industrialisation est un autre défi à relever. Encore une fois, il faut s’assurer que les solutions trouvées soient applicables dans la réalité; diminuer l'impact environnemental en ayant le moins d'influence sur les performances, sur l'application finale.

« Quand on développe une nouvelle technologie et qu'on utilise les principes d'écoconception, on ne veut pas que les entreprises s'adaptent à notre produit, mais plutôt que notre produit s'adapte aux institutions qui sont déjà en place avec les technologies qui sont déjà en place. »

Force est de constater que l’arrivée de Mirko Torres à l’Institut correspond avec la montée du besoin de transition écologique auprès de l’industrie. Son expertise apporte un point de vue nouveau et constructif; autant dire, une carrière qui a un véritable sens.

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