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Des fenêtres de l'entreprise Lepage Millwork de Rivière-du-Loup

La transformation numérique dans l’industrie manufacturière : l’exemple de Lepage Millwork

Shape 18 avril 2023

L’expansion de l’entreprise Lepage Millwork de Rivière-du-Loup est soutenue. En un peu plus de 20 ans, le nombre d’employés est passé de 50 à 450. Spécialisée en fabrication de portes et de fenêtres, l’entreprise manufacturière vend ses produits au Québec, en Ontario et aux États-Unis. Dans un marché de niche où chaque commande est conçue sur mesure pour la clientèle, est-ce possible d’effectuer une transformation numérique visant à optimiser des processus ? La réponse est oui ! Grâce au programme Mon succès numérique, deux projets sont en cours de réalisation et d’autres sont envisagés.

Lors d’une visite du Réseau des CCTT sur place, l’équipe a été impressionnée par les infrastructures de l’entreprise. Regroupées dans le même secteur du parc industriel de Rivière-du-Loup, les activités sont réparties dans 4 usines distinctes. Les étapes pour la fabrication de fenêtres en bois ou en PVC et de portes en bois sont nombreuses. Chaque usine abrite des employés qui occupent des tâches différentes : préparer le verre, tailler le bois, assembler les fenêtres, peinturer ou vernir, etc. Les 450 employé(e)s ont tous et toutes un rôle clé important dans cette chaîne.

À l'intérieur de l'usine

Une transformation numérique dans l’industrie manufacturière : pour continuer la croissance

Chez Lepage Millwork, la fabrication de fenêtre en bois, en PVC et de portes de bois représente un processus complexe. Il y a de 3 à plus de 20 étapes, de la réception de la commande jusqu’à la livraison au client. La transformation numérique a commencé progressivement depuis un peu plus d’un an : écrans d’ordinateur ajoutés dans les usines, abolition officielle du papier en décembre dernier…L’équipe est convaincue des bienfaits de propulser son entreprise avec la transformation numérique. « Il y a plein d’avantages, souligne la directrice aux opérations Julie Ouellet. On peut penser à la connexion des machines par exemple. Du moment où tu veux faire de l’automatisation, ça prend des données exactes. C’est ce que l’on obtient grâce à un virage numérique ».

La transformation numérique aide également à pallier la pénurie de main-d’œuvre et le roulement de personnel en facilitant l’accès à la formation. « Toutes les informations sont déjà sur les écrans, donc c’est plus simple de former des gens. Ils n’ont pas besoin de comprendre les tenants et aboutissants. Ils ont besoin de savoir, par exemple, que la pièce doit être coupée de telle manière, mais c’est moins compliqué d’obtenir l’information », explique-t-elle.

Chaque poste a un ordinateur
Chaque poste a un ordinateur

Le directeur général de Lepage Millwork, François-Xavier Bonneville, abonde en ce sens. « La transformation numérique nous aide vraiment à répondre à la crise de main-d’œuvre actuelle. Si on veut être capable d’opérer même s’il manque de gens, ou que les gens qui viennent travailler sont moins qualifiés, il faut simplifier le travail qu’il y a faire. Aussi, la transformation numérique permet d’intégrer plus de machines dans des étapes où il y a des travaux compliqués, qui demandent plus d’aptitudes », mentionne-t-il.

La numérisation, c’est de partir de ce que la clientèle veut, qu’on puisse cliquer sur sa commande et, qu’au travers de chacune des étapes du processus, la même information se répète de façon solide et durable. -François-Xavier Bonneville

« Il y a aussi une question de traçabilité. Avec l’informatique tu es capable de savoir en temps réel à quel endroit dans la chaîne tes produits sont rendus. Tu n’es pas en train d’aller sur le plancher pour les chercher », poursuit la directrice aux opérations Julie Ouellet.

Aussi, la transformation numérique permet un meilleur suivi des commandes. Puisque la chaîne de production est critique, l’information est importante pour être au fait de l’avancée ou du retard dans la fabrication. La numérisation aide également à la planification des commandes pour avoir en main les bonnes pièces au bon moment.

Finalement, la numérisation permet une plus grande agilité. « Avant, on imprimait des piles de papiers 1 mois d’avance. Ceci rendait très difficiles les ajustements qui pouvaient survenir en cours de route. Avec les commandes informatisées, on a maintenant jusqu’au départ en production pour effectuer des modifications », souligne Michael Dionne.

Mon succès numérique : un programme qui répond aux besoins

La numérisation est possible dans l'industrie manufacturière.
La numérisation est possible dans l'industrie manufacturière.


Depuis l’automne, l’entreprise a déposé deux projets dans le cadre du programme Mon succès numérique du Réseau des CCTT. D’abord, l’entreprise souhaitait la réalisation d'une cartographie, qui vise à déterminer les besoins en information pour améliorer l’efficacité dans le traitement des commandes particulières. La vue d’ensemble qui sera produite par le CCTT en technologies numériques, Productique Québec, va permettre à l’usine de réfléchir à comment intégrer de nouveaux outils et de nouvelles façons de faire.

« Pour une entreprise manufacturière comme Lepage Millwork, j’aime bien dire « mon premier succès numérique ». C’est une première étape. On n’est pas une entreprise très technologique. On est très niché dans un marché où ça prend de la qualité d’artisan. Le programme Mon succès numérique est un beau programme pour nous aider. Il est simple et rapide, la subvention est traitée en deux jours », mentionne le conseiller à l’innovation, Benoît Cayer.

« On a fait une petite rencontre et rapidement, ils ont saisi ce dont on avait besoin. Je sens que c’est simple de faire affaire avec eux », confirme Michael Dionne.

Le conseiller à l’innovation Benoît Cayer souligne la valeur ajoutée du programme et de la collaboration avec l’équipe de Mon succès numérique, des experts neutres et indépendants. D’abord, le fait d’avoir quelqu’un de l’extérieur qui arrive avec un regard nouveau et qui amène l’entreprise ailleurs, en plus de sauver du temps. « Quand tu fais affaire avec les CCTT, c’est eux qui rédigent les demandes de subvention donc tu viens de sauver ce temps-là. Ce temps précieux que tu viens de gagner, tu peux l’utiliser à faire avancer tes projets », dit-il.

J’ai le choix de le faire avec des entreprises qui chargent un gros tarif, ou de le faire avec un CCTT et lui demander d’inclure un étudiant qui, éventuellement, va peut-être venir faire un stage chez nous! - Benoît Cayer

« Chaque CCTT a développé une expertise qui lui est propre. Comme ils travaillent avec plusieurs clients, ils ont touché à plusieurs dossiers et peuvent nous aider à sauver des étapes », explique Benoît Cayer.

Les relations font aussi toute la différence. « On travaille avec François Bérubé de Productique Québec. C’est une personne d’expérience, un gars très intelligent, qui comprend vite. Il a travaillé avec d’autres entreprises manufacturières, par exemple une en fabrication de caisson de cuisine. Les caissons, c’est du sur mesure, donc c’est la même chose que nous qui fabriquons des fenêtres 100 % adaptées aux besoins de nos clients », explique Michael Dionne.

Exemple de projets avec Mon succès numérique

Projet 1 : Optimisation du processus de mise en production

La directrice aux opérations, Julie Ouellet, explique que la standardisation est un gros défi puisque chaque commande de clients est différente. Les dimensions des portes et fenêtres sont effectivement rarement similaires. « Après 1 an de notre virage numérique, on se rend compte qu’il y a des affaires qui n’ont pas la valeur ajoutée qu’on espérait. On veut voir si on peut ajuster le processus, parce que tout le monde dans la chaîne écope parce que ce n’est pas adapté à ce qu’on veut faire, souligne-t-elle. Comment on s’assure du bon dosage d’information? À quel moment l’information doit percoler ailleurs? Où elle s’arrête? Ce n’est pas si clair que ça ».

Productique Québec réalise présentement ce mandat. « Il faut connaître la bonne information, celle que l’on doit récupérer pour que le reste de la chaîne fonctionne bien. Toutes les équipes doivent déterminer leur besoin en intrants, quelles informations doivent leur être fournies et dans quelle étape du processus on doit la récupérer. Après ça, on verra quels sont les outils disponibles et ce qu’on peut améliorer dans un objectif d’être le plus efficace possible »

Poursuivre d’offrir la personnalisation avec un grand volume : c’est là que la numérisation devient un gros défi. - Julie Ouellet

Projet 2: Assistance à l’interconnexion du centre d’usinage Conturex

Le centre d'usinage Conturex
Le centre d'usinage Conturex


Le deuxième projet soumis dans le cadre de Mon succès numérique permettra de mettre en marche une machine acquise à l’étranger. Fabriqué en Allemagne, le « centre d’usinage Conturex » fait partie de leurs installations depuis quelques années, mais il n’est pas programmé. Cette machine permettra une automatisation de certaines tâches au sein de l’usine.

« On veut l’intégrer avec nos dessins. On veut s’assurer que lorsqu’on reçoit la commande numérique du client, la machine soit en mesure de la digérer. Elle est 100 % autonome, donc il faut lui envoyer la bonne information », explique le conseiller à l’innovation Benoît Cayer.

C’est Productique Québec qui réalise également ce mandat, avec François Thiebaut, technicien en fabrication de pointe.

Conturex
Conturex

L’innovation sous toutes ses formes

Lepage Millwork connaît le Réseau des CCTT depuis quelques années. L’entreprise a déjà fait affaire notamment avec le CCTT en technologies physiques, Solutions Novika, le CCTT en ébénisterie et meubles, Inovem et avec le CCTT en technologies numériques, Productique Québec.

« Nous, notre travail, c’est de faire des portes et des fenêtres. On est rendu qu’on fait du transport pour les employés avec un autobus de ville. On est rendu qu’on fait appel à l’immigration pour assurer le développement de l’usine. On a acheté un ancien hôtel pour avoir des logements pour nos employés. On est rendu qu’on fait plein d’affaires à l’extérieur de ce qu’on devrait faire. Avec le contexte de rareté de main-d’œuvre, il faut travailler à automatiser de plus les commandes pour répondre au besoin des clients », conclut Benoît Cayer, pour souligner l’importance de la transformation numérique.

L’entreprise louperivoise Lepage Millwork partage son cheminement inspirant à la Conférence sur la transformation manufacturière le 18 avril à la Plaza centre-ville de Montréal et au Salon connexion le 17 mai.

L'évolution à la suite d'acquisitions d'usines de Lepage Millwork.
L'évolution à la suite d'acquisitions d'usines de Lepage Millwork.

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