Le Réseau des CCTT et le réseau belge SynHERA : 10 ans de collaboration

Le Réseau des CCTT et le réseau belge SynHERA célèbrent cette année leur 10^e anniversaire de collaboration. Ces deux organisations, qui comptent plusieurs similitudes, sont d’avis que l’entraide permet d’aller plus loin dans leur mission.

Cet article est réalisé en collaboration avec le réseau SynHERA.

La collaboration entre les deux organisations est née du désir de SynHERA de mieux comprendre comment le milieu de la recherche appliquée fonctionnait en pratiques sociales novatrices au Québec. Les échanges ont commencé après qu’un chercheur d’un CCTT, qui participait à un colloque en Belgique, ait mentionné les similitudes dans le modèle de fonctionnement. « On voulait intégrer les Hautes Écoles qui ont des activités en sciences humaines et sociales au réseau SynHERA », explique la directrice Sabine Dossa. « On s’est rendu compte très vite qu’on avait de grandes similitudes, des particularités communes et un fonctionnement quasi identique, avec quelques spécificités propres à nos régions ».

SynHERA est le représentant de la recherche appliquée au sein des 19 Hautes Écoles et des 10 Centres de Recherches associés en Fédération Wallonie-Bruxelles. Le Réseau des CCTT est pour sa part composé de 59 centres de transfert de technologies et de pratiques sociales novatrices qui œuvrent en recherche appliquée au Québec.

« On a une proximité culturelle qui facilite cette collaboration, une proximité de culture avec la Belgique », enchaîne la présidente-directrice générale du Réseau des CCTT, Marie Gagné. Même s’il y a des similitudes, il y a également des défis à la collaboration. « Ce dont nous nous sommes rendu compte rapidement, c’est que nous allions avoir besoin d’un lexique commun. Même si nos deux organisations sont francophones, les mots ne veulent pas toujours dire la même chose. Au début, on pensait qu’on se comprenait, mais non. Ça a été l’un de nos premiers apprentissages! » raconte Marie Gagné.

Selon le conseiller scientifique et coordonnateur aux relations internationales, Cédric Bister, il y a trois pôles sur lesquels les deux organisations voient une grande valeur ajoutée à travailler ensemble.

1. Cohésion des membres : créer un pont entre les chercheurs pour faire des projets de recherche communs sur des thématiques d’actualité
2. Ouverture aux entreprises : comment transférer un maximum de résultats pour développer le tissu socioéconomique de nos régions et pays respectifs.
3. Pôle sur la politique et le lobbying : comment amplifier la reconnaissance des gouvernements au regard de l’activité menée par les acteurs de la recherche appliquée et avoir accès à des financements bonifiés pour le faire?

« Pour nous, c’était de voir comment, comme réseau, SynHERA intervient avec ses membres et ensuite de voir comment on pouvait faire des maillages entre leurs chercheurs et les nôtres », explique Marie Gagné. « C’est un besoin de s’inspirer et de se rassurer, aussi, poursuit Sabine Dossa. On se vend mieux chez nous une fois qu’on a pu démontrer qu’à l’étranger, ça se fait aussi de cette façon ».

Des collaborations pour répondre aux besoins mondiaux

« On constate que les enjeux émergent en même temps dans nos deux pays donc, si on travaille ensemble, on va arriver plus vite où on veut arriver, notamment en termes d’innovation sociale », croit la PDG du Réseau des CCTT.

« Il y a vraiment du maillage qui se fait entre chercheurs », soutient Cédric Bister.

Il nomme d’ailleurs quelques collaborations à titre d’exemples.

• Pratiques sociales et technologies innovantes pour une économie circulaire en agriculture urbaine : le CCTT d'innovation sociale en agriculture, CISA, est en lien avec la Haute École Provinciale de Hainaut - Condorcet sur ce projet.
• Alliance pour une meilleure inclusion des étudiants à besoins spécifiques dans les milieux de stages : le CCTT en inclusion des personnes en situation de handicap, CRISPESH, est partenaire avec le CCTT en conditions de vie et des besoins de la population, ÉCOBES, et la Haute École Louvain en Hainaut.
• Le CCTT en imagerie numérique et médias interactifs, CIMMI, et la Haute École Albert Jacquard sont partenaires. Il y a notamment eu des ententes de mobilité étudiante pour le programme Graphisme.
• Et plusieurs autres !

Les deux réseaux collaborent notamment par le partage de leur planification stratégique. « Ça permet de comprendre vers quoi on tend et généralement on a les mêmes défis à relever, autant au niveau politique qu’en stratégie interne. On veut continuer à avancer et se challenger l’un l’autre », souligne Cédric Bister. « On espère que les collaborations à venir seront encore plus importantes entre les chercheurs des CCTT et les centres de recherche de SynHERA », soutient Sabine Dossa.

Quelle suite pour la collaboration ?

La PDG du Réseau des CCTT croit avoir initié quelque chose de vraiment intéressant par cette collaboration. « On va voir comment on peut élargir cette collaboration, l’ouvrir à d’autres acteurs francophones pour arriver à un réseau francophone de la recherche appliquée dans lequel on sera des moteurs pour nos membres », espère-t-elle. « Il est souhaité que ce nouveau réseau travaille sur les enjeux du positionnement de la recherche appliquée en complémentarité avec la recherche fondamentale pour créer un maximum de valeur pour les citoyens. Il sera aussi pertinent de discuter sur la mise en place d’un réseau d’évaluateurs de la recherche appliquée ».

Au Québec comme en Belgique, la recherche appliquée gagne à être mieux connue et reconnue par les gouvernements, les entrepreneurs et les gestionnaires. Nous croyons que cette union des deux organisations continuera d’être gagnante pour atteindre ces objectifs!